vendredi 6 mars 2009

Les blogueurs dans le collimateur de l'état

Une enquête nationale a été organisée sur les blogs. Certains les appellent des "journalistes citoyens". D'autres les affublent du surnom moins flatteur de "journalistes en pyjama". Mais personne ne peut les ignorer. Les blogueurs et autres rédacteurs du Web se sont taillé une place au soleil dans le système de l'information. Les entreprises ont vite compris qu'elles ne pouvaient les ignorer.

Anna Shapiro-Niel, présidente de l’association des professionnels des relations presse et de la communication a déclaré que les citoyens doivent désormais en tenir compte.

Dans certains secteurs, les blogueurs jouent un rôle de prescripteurs décisifs. "Les blogueurs compliquent la tâche des services de presse, leur pratique est fondamentalement différente de celle des journalistes. Ils ne respectent pas les trois piliers du métier que sont la distanciation, l'objectivation et le recoupement des sources. Ils sont dans une subjectivité totale par rapport à leur sujet. Ils vivent leur activité comme une passion.

En Juillet 2008, lors de la rencontre entre Obama et petit Nico, une dizaine de blogueurs personnellement choisi par les services de sécurité avaient été invité.

L'Elysée a mis en place une cellule de veille des blogs, dirigée par Nicolas Princen pour des raisons de sécurité selon le principal intéressé.

Le Ps est également méfiant concernant les blogs. L'inflation des sites Internet et des blogs nous pose un problème, admet Alain Clergerie, coordinateur du service de presse du PS. Nous avons pour habitude de demander la carte de presse, ou sinon de vérifier que le site ou le blog sont reconnus et ont une bonne réputation."

Eric Marquis, vice-président de la Commission de la carte d'identité des journalistes, est moins indulgent : "A force de dire que tout le monde peut être journaliste, on dévalorise ce métier et on occulte le fait que la bonne information a un coût. Après tout, on ne parle pas de "chirurgien citoyen". Le terme de "citoyen" ne sert qu'à habiller une dévalorisation de l'information et une précarisation de la profession. Nous sommes déjà descendus très bas dans les critères d'attribution de la carte de presse, jusqu'à la moitié d'un smic pour les revenus tirés du journalisme.".

Pourtant, la plupart des blogueurs ne se considèrent pas comme journalistes. Leur pratique inclut même souvent une critique implicite de la presse. "L'espace public numérique joue un rôle de complément, il est donc assez logique qu'il soit en réaction et en correction, explique Versac, qui a tenu un blog politique de 2003 à 2008. Moi-même, je n'ai pas de rapport professionnel à l'information. J'ai ma propre hiérarchisation. Le blog reste un plaisir et une activité annexe dans ma vie."

Les avis concernant le blog restent donc partagés : Une menace pour les politiciens et les journalistes professionnels et un plaisir pour les blogueurs.

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